- Quels sont les risques de l'anesthésie
Tout acte médical, même pratiqué avec compétence et dans le respect des données acquises de la science, comporte un risque.
Les conditions actuelles de surveillance de l’anesthésie et de la période du réveil, permettent de dépister rapidement la survenue d’anomalies et de les traiter. Aussi, les complications graves de l’anesthésie, qu’elles soient cardiaques, respiratoires, neurologiques, allergiques ou infectieuses, sont devenues très rares.
En dehors des complications graves, l’anesthésie et la chirurgie sont parfois suivies d’évènements désagréables.
- Quels sont les inconvénients et les risques propres à l’anesthésie générale ?
Des nausées et des vomissements peuvent survenir au réveil.
Une rougeur douloureuse au niveau de la veine dans laquelle les produits ont été injectés peut s’observer.
L’introduction d’un tube dans la trachée (sonde d’intubation) ou dans l’arrière-bouche (masque laryngé) pour assurer votre respiration pendant l’anesthésie peut provoquer des maux de gorge ou un enrouement au décours de l’opération.
Des traumatismes dentaires sont également possibles. C’est pourquoi il est important de signaler toute prothèse ou toute fragilité dentaires et impératif de retirer tout appareil dentaire.
La position prolongée sur la table d’opération peut entraîner des compressions, notamment de certains nerfs, ce qui peut provoquer un engourdissement ou, exceptionnellement la paralysie d’un bras ou d’une jambe.
Après une anesthésie générale, des souvenirs de la période opératoire peuvent subsister.
Des troubles de la mémoire ou de concentration peuvent exister dans les heures qui suivent l’anesthésie.
Tous les symptômes précédemment cités sont habituellement passagers et leur persistance doit vous inciter à consulter.
Les accidents liés au passage de vomissements dans les poumons sont très rares si les consignes de jeûne sont bien respectées durant les 6 heures précédant l’intervention. Votre médecin anesthésiste-réanimateur pourra éventuellement vous autoriser la prise de boissons claires (pas de lait, ni jus avec pulpe, ni boisson gazeuse) : eau, jus de pomme ou raisin, café noir, thé ou tisane, jusqu’à 3 heures avant votre intervention.
Des complications imprévisibles comportant un risque vital comme une allergie grave, un arrêt cardiaque, une asphyxie, sont extrêmement rares (une complication sérieuse sur des centaines de milliers d’anesthésies).
- Quels sont les inconvénients et les risques propres à l’anesthésie locorégionale ?
Toute anesthésie locorégionale peut s’avérer incomplète et nécessiter un complément d’anesthésie, voire une anesthésie générale. Cela justifie les mêmes consignes de jeûne que pour une anesthésie générale.
Il existe des risques spécifiques à l’anesthésie péri-médullaires (rachianesthésie et anesthésie péridurale). Une répétition de la ponction peut être nécessaire en cas de difficulté. Une difficulté à uriner peut nécessiter la mise en place temporaire d’une sonde urinaire. Des maux de tête peuvent survenir et nécessiter parfois un repos de plusieurs jours et/ou un traitement spécifique. Très rarement, on peut observer une baisse passagère de l’audition ou un trouble de la vision. Des douleurs au niveau du point de ponction, dans le dos, sont également possibles.
Il existe des risques spécifiques aux autres anesthésies locorégionales. Ainsi, au cours de l’anesthésie de l’œil par ponction (non valable pour l’anesthésie topique, par collyre), des complications telles une diplopie (voir double) ou plus rarement une plaie oculaire, peuvent survenir. Des séquelles, passagères ou définitives, telles une baisse ou une perte de la vision, peuvent en résulter. Au cours de certaines anesthésies du membre supérieur ou du thorax, des complications respiratoires sont possibles.
En fonction des médicaments associés, des nausées +/- des vomissements, des démangeaisons, des troubles passagers de la mémoire ou de la concentration peuvent survenir dans les heures suivant l’anesthésie.
Toutes les techniques d’anesthésie locorégionale peuvent donner lieu à des complications graves mais rares : paralysie et/ou insensibilité plus ou moins étendues, temporaires ou permanentes, accident cardio-vasculaire, convulsions, blessure d’un organe proche.
Les complications graves liées à l’anesthésie générale ou locorégionale ne sont pas les mêmes, mais au final, aucune technique ne paraît plus risquée qu’une autre. Chacune de ces techniques a des avantages et des inconvénients spécifiques.